- consœur
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• 1342 « femme membre d'une confrérie »; de sœur, d'apr. confrère♦ Femme appartenant à une profession libérale, un corps constitué, considérée par rapport aux autres membres (et notamment aux autres femmes) de cette profession. Maître Jeanne X et ses consœurs du barreau. ⇒ collègue, confrère.⇒CONSŒUR, subst. fém.A.— Religieuse appartenant au même ordre ou au même couvent que d'autres et considérée par rapport à celles-ci. Les abbesses (...) trouvèrent toujours des religieuses qui se chargeaient de fustiger leurs consœurs, de les torturer ([L.-F. L'HÉRITIER], Mémoires pour servir à l'hist. de la Révolution fr. par Sanson, t. 2, 1830, p. 56).B.— P. anal.1. Femme membre de la même confrérie, ou exerçant la même profession libérale ou la même activité que d'autres femmes, et, p. ext., que d'autres hommes. Le gaga [un propriétaire] a reçu une lettre d'une consœur de la place Denfert-Rochereau, où j'avais cru trouver un gîte (BLOY, Journal, 1901, p. 56). Les bonnes habitant dans les mansardes du bâtiment d'en face et qui disent, avec leurs consœurs des chambres au-dessus de la mienne, du mal de leurs maîtres (LÉAUTAUD, Journal littér. 1, 1893-1906, p. 27) :• Non, mon cher, je suis votre confrère : je serais votre consœur si vous portiez vous-même des jupons, parlons français, je vous prie...A. Sarrazin ds COLIN 1971, s.v. confrère.— P. métaph. [En parlant d'une pers. ou d'un objet dont le nom est au fém.] Une âme aussi religieuse, aussi délicate, aussi douce, aussi tendrement amie que l'est la vôtre, la plus consœur qu'homme ait pu désirer pour compagne vers le ciel! (BALZAC, Lettres à l'Étrangère, t. 2, 1850, p. 218). Nous avons raconté la préhistoire de la voiture à vapeur et celle de sa consœur électrique (P. ROUSSEAU, Hist. des transp., 1961, p. 483).Rem. Consœur ainsi employé comporte parfois une nuance ironique.2. Spéc., arg. Prostituée considérée par rapport à celles qui exercent la même activité. Merci, ma petite, dit aussitôt la fille Simonet à la consœur qui nous donnait cette précieuse indication (F. VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, t. 3, 1828-29, p. 194).Prononc. et Orth. :[
]. ,,Consœur se dit des femmes associées à une même confrérie et des religieuses du même couvent ou du même ordre. À ne regarder que l'étymologie (cum avec, et sœur), il ne devrait se dire que si la femme ou les femmes désignées sont considérées par rapport à une ou plusieurs autres femmes de la même association. Ainsi un homme, membre d'une confrérie comprenant des hommes et des femmes, dirait : mon (ou ma) confrère, Mme X...`` (GREV. 1964, § 246). Étymol. et Hist. 1. 1342 consuer « femme d'une même confrérie » (Ord., II, 177 ds GDF. Compl.); 2. XVe s. consœur « religieuse d'un même couvent » (J. MOLINET, Chron., éd. Doutrepont-Jodogne, chap. LXVII, t. I, p. 320); 3. 1829 arg., en parlant d'une autre prostituée (F. VIDOCQ, loc. cit.); 4. 1763 p. plaisant. fém. de confrère (VOLTAIRE, Corresp. [éd. L. Moland, t. 42], t. 10, n° 5355 : messieurs vos confrères et ... mesdames vos consœurs [acteurs et actrices sociétaires de la Comédie-Française]). Dér. de sœur, préf. con, com- d'apr. confrère; cf. lat. médiév. consoror, synon. d'oblata, 1210 ds DU CANGE. Fréq. abs. littér. :2.
consœur [kɔ̃sœʀ] n. f.ÉTYM. 1342, consuer; de sœur, d'après confrère.❖1 (XVe). Anciennt. Religieuse, considérée en tant qu'appartenant au même ordre que d'autres.♦ Femme membre d'une confrérie.2 (1764). Mod. (mais admin. ou style soutenu). Femme appartenant à une profession libérale, un corps constitué, considérée par rapport aux autres membres (et notamment aux autres femmes) de cette profession. ⇒ Collègue, confrère. || Maître Jeanne X et ses consœurs du barreau.
Encyclopédie Universelle. 2012.